Parce qu’elles aident les bébés à bien dormir et les parents à se reposer, les nurses de nuit sont nos bonnes fées. Après leur avoir consacré un article sur le blog, on a interrogé Claude, une nurse de nuit confirmée qui a bien voulu partager son quotidien et ses méthodes avec nous. Rencontre. 

Sienna Paris : Quel est votre parcours ? Y-a-t-il une formation spécifique à suivre pour devenir nurse de nuit ? 

Claude Bucau : J’ai suivi la voie classique en faisant une école d’auxiliaire puéricultrice mais beaucoup de nurses de nuit n’ont pas fait d’école spécialisée et ne sont pas infirmière. Pour ma part, j’ai commencé à travailler en clinique, au service maternité. Puis, après la naissance de mes enfants, j’ai travaillé directement chez les familles, en tant que nurse à temps plein. Je faisais de longues missions qui duraient entre 3 et 5 ans. Depuis une dizaine d’années, je m’occupe exclusivement des sorties maternité en tant que nurse de nuit. 

Sienna Paris : Donc les parents vous contactent essentiellement grâce au bouche-à-oreille ? 

Claude Bucau : Oui, tout à fait, c’est la voie la plus répandue. Mais il ne faut pas attendre la sortie de la maternité pour contacter une nurse de nuit. Mieux vaut s’y prendre à l’avance, au cours du 4e mois de grossesse. De cette façon, on est sûr de trouver quelqu’un. 

Sienna Paris : Quels sont les horaires type d’une garde de nuit ? 

Claude Bucau : Quand il s’agit d’une garde de nuit, j’arrive à 21h00 chez les parents, et je repars à 7h00 du matin. Mais il est également possible de rester la journée, pour une garde de 24h. 

Sienna Paris : Est-ce que les parents vous laissent des instructions ? 

Claude Bucau : Non, il n’y a pas d’instruction particulière, sauf si la maman allaite et souhaite qu’on lui porte le bébé la nuit, ou si elle a tiré son lait pour anticiper les biberons à venir. Ensuite, on prend entièrement en charge le bébé. Moi je dors dans sa chambre, pendant que les parents se reposent dans la leur.

 

Sienna Paris : Justement, avez-vous des conseils pour calmer les bébés la nuit quand ils pleurent ? 

Claude Bucau : Oui, bien sûr ! La première chose à faire, c’est de l’emmailloter car cela le calme énormément. Ensuite, il faut savoir qu’un bébé connaît un passage difficile le soir. Il a besoin de pleurer un peu la nuit, c’est sa façon à lui de se défouler de sa journée. Dans ce cas, prenez-le dans vos bras et rassurez-le. Mais il ne faut pas l’empêcher de pleurer, car c’est sa seule façon d’évacuer et de s’exprimer. Ensuite, il faut savoir reconnaître les pleurs : ils sont différents en fonction des situations (la faim, la fatigue, mal quelque part etc.).  

Sienna Paris : A quel moment votre mission est-elle finie ? 

Claude Bucau : Quand l’enfant fait ses nuits donc environ 2 à 3 mois après la naissance. Mais certains parents préfèrent prolonger un peu la mission. Je suis par exemple déjà restée un an chez une famille. 

Sienna Paris : Faut-il aussi rassurer les parents qui culpabilisent de laisser leur enfant à une nurse de nuit ? 

Claude Bucau : Oui, je leur explique qu’il ne faut surtout pas culpabiliser. Souvent, la culpabilité vient du regard des autres, car les mamans se sentent mal de faire garder leur bébé. Or, il ne faut pas juger, chacun fait ce qu’il veut et surtout ce qu’il peut ! C’est au contraire une aide précieuse qui leur permet de se reposer et d’être en forme la journée pour s’occuper de leur bébé. Ainsi, elles peuvent profiter pleinement de leur enfant, ce que je trouve formidable. Quand j’étais plus jeune, il n’y avait pas encore de nurse de nuit et c’était vraiment difficile à gérer. Aujourd’hui, les parents peuvent se reposer sur elles, c’est très important pour aider les couples à se retrouver et les mamans seules à gérer le quotidien.

  

Pour plus d’informations :
claude.bucau@orange.fr
06.81.68.55.65